La périnatalité

soutien-perinatalite

La période périnatale désigne ici par extension toute la période et les évènements liés à la grossesse, quels que soient son terme et son issue. Chaque femme, chaque homme, chaque couple vit ces évènements de manière propre et personnelle.

La grossesse fait vivre à la femme un état affectif et émotionnel particulier. Aux transformations corporelles et hormonales, correspondent des modifications psychologiques, émotionnelles et affectives.
Physiquement, rapidement après la fécondation la femme est informée des transformations dans son corps : retard et arrêt des règles, nausées, seins tendus, prise de poids, parfois irritabilité et besoins accrus de sommeil. Ces informations corporelles, vont être filtrées et traitées en fonction de l’histoire de chaque femme, de son désir d’enfant, de ses valeurs, de ses croyances familiales et sociales, et des réactions du compagnon à cette nouvelle.
De multiples connexions  vont alors s’établir à travers le système limbique siège des émotions et le néo cortex siège du raisonnement.

Ces remaniements  physiques et psychologiques peuvent fragiliser la femme enceinte.
Sur le plan psychique, un mécanisme analogue doit se faire : l’inconscient de la femme doit progressivement s’assouplir pour intégrer ce nouvel organisme en vue de former une nouvelle unité mère-enfant (la nidification psychique). Ce temps lié à une fragilité affective et émotionnelle correspond le plus souvent au premier trimestre de la grossesse.
Cette fragilité peut également se retrouver après l’accouchement : en effet, il y a  alors  une forme de réaménagement de l’identité. C’est lors de cette période que l’on peut parler de baby blues : il s’agit juste après l’accouchement (dans les 2-3 jours), d’une période d’émotivité importante avec éventuellement pleurs, etc. Elle s’arrête au bout de quelques jours. Dans certains cas rares et extrêmes, la femme peut traverser plus tard une dépression du Post partum : cela survient en général plusieurs semaines après l’accouchement et correspond à une complication du post partum.
La grossesse fait donc vivre de multiples états émotionnels que la femme doit apprendre à accueillir, puis à gérer. Au début de la grossesse, des sentiments ou impressions désagréables peuvent  être traversés et on pourra parler alors d’ambivalence  « normale ». Il s’agit en effet d’un processus ou la femme doit quitter un état connu pour une situation inconnue ou nouvelle.
Cette possible ambivalence est dû à de multiples facteurs : elle est liée à ces choix à faire à des renoncements à vivre
– renoncer au statut de fille, pour acquérir celui de mère,
– renoncer à son corps pour un temps,
– renoncer provisoirement à sa profession pour prendre soin de soi et de l’enfant, etc.

Généralement, cette période est vécue dans une certaine joie et sérénité. Mais elle est souvent le lieu d’inquiétudes, d’angoisses. Quand cela est trop prégnant, il peut être soulageant ou soutenant d’aller voir un professionnel.

les motifs de consultations les plus fréquents en périnatalité :
Désir d’enfant : peurs, ambivalences, désir partagé ou non, renoncement à la parentalité.
Accompagnement à la fertilité ou de l’infertilité : attente, problème de fertilité, parcours de Procréation Médicalement Assistée (traitements, FIV, don d’ovocyte, de sperme ou d’embryon, gestation pour autrui), péri-ménopause et andropause.
Accompagnement du post natal : allaitement, sevrage et reprise du travail, réorganisation du quotidien et autres débordements, et difficultés au sein du couple, de la fratrie et de la famille.
Deuil périnatal : Interruption Volontaire de Grossesse, Fausse Couche, Interruption Médicale de Grossesse, Grossesse Extra Utérine, Mort Fœtale In Utéro, réduction embryonnaire, décès périnatal, Mort Subite du Nourrisson.
Attachement : question du lien (sécurité, solidité, continuité), question de la filiation (sous x, secrète ou révélée), du concept de la « bonne mère » aux difficultés d’attachement.
Un vécu affectif et émotionnel difficile de la période périnatale par le père, la mère ou le couple parental : baby-blues, dépression prénatale, dépression post-partum, manque de confiance en sa capacité à être parent, peur de ne pas être à la hauteur, irritabilité et agressivité inhabituelle, difficulté à l’allaitement etc…
De nombreuses situations particulières et douloureuses peuvent conduire le(s) (futurs) parent(s) à solliciter un accompagnement psychologique, telles que : l’annonce d’un handicap, l’interruption médicale de grossesse (IMG), des fausses couches à répétition, la procréation médicalement assistée (PMA), la grande prématurité, une grossesse adolescente, la monoparentalité, un deuil concomitant, un déni de grossesse, etc.
Le désir d’entreprendre un travail sur soi, individuel ou en couple, à l’occasion de l’arrivée prochaine d’un enfant.

En pratique :
L’accompagnement  peut prendre des formes multiples selon qu’il ait lieu avant ou après la naissance, qu’il soit sollicité par l’un des deux parents ou par le couple parental, qu’il s’inscrive dans une démarche ponctuelle de soutien ou dans une démarche plus large de travail sur soi. Le cadre du suivi est donc définit lors du premier entretien, en fonction de la demande du(des) futur(s) parents.

> Par ailleurs, le psycho-praticien peut, dans certains cas, réorienter les parents vers des structures de soins plus adaptées.
> Dans des situations très spécifiques, telle que l’alitement forcé de la mère, un suivi à domicile peut être envisagé, moyennant des frais de déplacement.